La sécurité des conteneurs consiste à protéger les applications conteneurisées, ainsi que l’infrastructure sous-jacente, tout au long du cycle de développement logiciel, de la conception à l’exécution en passant par le déploiement.
La sécurité des conteneurs vise à renforcer les mesures de protection et à réduire les risques.
Commençons par préciser ce dont nous parlons, car le terme « sécurité des conteneurs » peut avoir plusieurs sens. Les conteneurs sont des unités logicielles autonomes qui regroupent le code d’une application avec toutes les bibliothèques et dépendances nécessaires. Ils permettent au code de s’exécuter dans n’importe quel environnement informatique, y compris les ordinateurs de bureau, les infrastructures informatiques traditionnelles et cloud. Les défis de sécurité précédemment décrits se focalisent sur les conteneurs qui stockent et protègent les données.
Aujourd’hui, les données sont l’élément vital du commerce et de la communication. Sans elles, notre monde serait à l’arrêt, c’est pourquoi elles doivent être protégées à tout prix. La duperie et les crimes sont encore des aspects permanents de la condition humaine. Le cybercriminel d’aujourd’hui a les mêmes motivations que le voleur d’hier, à une différence près : il dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour exploiter les failles de sécurité.
Pour protéger efficacement les données, il faut comprendre le fonctionnement des conteneurs, mais aussi celui des applications, car c’est ce que contiennent les conteneurs : des applications réalisant diverses actions sur les données d’une entreprise ou d’un particulier.
Combien d’applications ? Les chiffres sont difficiles à établir, mais en avril 2025, Google Play et l’App Store d’Apple proposaient chacun environ 2 millions d’applications distinctes. Que ces applications soient utilisées par une entreprise ou par un particulier, les vulnérabilités sont liées la plupart du temps au transfert de données entre l’utilisateur et l’application.
Il peut s’agir d’un particulier qui fournit ses coordonnées bancaires pour utiliser une application de jeu, ou encore d’une entreprise qui communique ses données sensibles et informations confidentielles à une application de comptabilité. Si ces informations sont volées (par le biais de logiciels malveillants ou d’autres types de cybermenaces), ou encore exposées, elles peuvent affecter sévèrement les relations publiques, entraîner une perte d’avantage concurrentiel ou encore des violations de sécurité. Cela peut même conduire au vol de millions, voire de milliards de dollars de données client.
Ainsi, à tous les niveaux, d’énormes quantités d’informations privées sont partagées avec et via des applications. Les enjeux sont considérables, et c’est pourquoi le maintien d’une posture de sécurité robuste des conteneurs est un élément indispensable de la cybersécurité.
Dans un contexte de développement de logiciels, les technologies de conteneurs contiennent tout ce qui est nécessaire à l’exécution des applications. Le conteneur regroupe le tout en une entité autonome, prête à l’emploi et capable d’être exécutée de manière cohérente sur différents types d’environnements. Tous les fichiers nécessaires à l’exécution de l’application se trouvent ici :
Une image de conteneur est un fichier statique et immuable qui contient du code exécutable et fonctionne de manière isolée sur l’infrastructure informatique. L’image de conteneur contient les composants nécessaires à la création de ce dernier dans un système d’exploitation. Les images de conteneur sont agrégées avec différentes couches et fonctionnent comme des templates.
Les images de conteneur représentent le format utilisé par défaut pour fournir des applications dans les environnements cloud natifs, et c’est là que la sécurité des conteneurs commence. L’image de base est essentielle pour garantir la sécurité, car elle sert de fondation à l’ensemble des images dérivées. La première mesure de sécurité des conteneurs consiste à utiliser des sources fiables. En effet, l’image doit provenir d’un fournisseur de confiance, être hébergée dans un registre fiable et comporter un code source accessible pour chaque composant.
Même si l’image de base est fiable, il est impératif d’assurer une gestion proactive des vulnérabilités tout au long du cycle de vie. Il convient de scanner régulièrement toutes les images de conteneur à l’aide d’un scanner d’images intégré au registre, ou fourni séparément. Il est également important d’identifier les images de conteneur non conformes aux politiques et aux bonnes pratiques, communément appelées « erreurs de configuration des conteneurs ».
Le cycle de vie du développement logiciel (SDLC) régit les « saisons » de la vie d’un logiciel et son existence fonctionnelle. Les sept étapes décrites ici sont toutes nécessaires et doivent être effectuées dans l’ordre.
De nombreuses technologies clés sont associées à ces étapes de développement, et ces solutions (ainsi que les mesures de sécurité qu’elles offrent) sont également abordées lorsqu’elles doivent intervenir dans le cycle SDLC.
L’étape initiale consiste à définir tous les aspects du projet. Il s’agit tout d’abord de décrire la portée du projet, ainsi que ses objectifs et les ressources disponibles à cet effet. En outre, cette étape comprend généralement d’autres activités telles que l’analyse coûts-avantages, les études de faisabilité et la planification.
Au cours de la phase de planification, on conseille souvent d’évaluer deux technologies associées, car elles peuvent toutes deux être mises en œuvre à n’importe quelle étape du cycle SDLC :
L’étape suivante consiste à approfondir les besoins du projet, en tenant compte des besoins des parties prenantes et des utilisateurs. Toutes les exigences qui s’appliquent au projet doivent être collectées, analysées et gérées.
À ce stade, le concepteur est généralement au centre de l’attention, car il est temps de canaliser toutes les informations recueillies sur les exigences dans une conception logicielle réalisable. Ce schéma directeur décrit l’architecture nécessaire, les structures de données requises et l’interface utilisateur à adopter.
Il existe quatre technologies associées qui devraient idéalement être prises en compte pendant la phase de conception, si elles doivent être utilisées à un moment donné.
Une fois tout le travail de « préparation » accompli, il est enfin temps de créer le logiciel à l’aide des spécifications de conception fournies par le concepteur logiciel. Le développeur écrit le code, crée des interfaces de programmation des applications (API) et s’assure que les composants sont intégrés comme il se doit.
Si Linux est généralement utilisé pendant la phase de conception, il l’est également au cours du développement, car c’est là que l’on choisit l’architecture et la plateforme logicielles, et que le processus de codage logiciel commence.
La mise en place d’un système de tests adéquat garantit que le code créé fonctionne comme prévu et ne contient pas de bogues. Il est important d’automatiser les politiques qui signalent les versions présentant des problèmes de sécurité, en particulier lorsque de nouvelles vulnérabilités sont découvertes. La correction des conteneurs n’est pas aussi efficace que leur reconstruction. C’est pourquoi les tests de sécurité doivent inclure des politiques qui déclenchent des reconstructions automatisées. La phase de test peut inclure des tests d’intégration, unitaires et système.
Si toutes les étapes précédentes ont été franchies, il est temps de publier le logiciel et de le mettre à la disposition des utilisateurs. Le déploiement englobe toutes les tâches connexes nécessaires pour préparer la distribution à grande échelle du produit logiciel, notamment son empaquetage et sa configuration.
Kubernetes permet d’assurer l’orchestration et la sécurité des conteneurs en proposant une plateforme open source automatisée pour protéger les applications conteneurisées. Les environnements Kubernetes proposent des fonctionnalités de sécurité telles que le contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC), c’est-à-dire les politiques réseau qui régissent la communication entre les pods (car qui dit Kubernetes dit conteneurs). Ils facilitent également la gestion des secrets (qui vise à sécuriser le stockage des données sensibles comme les mots de passe, les clés d’API, les clés de chiffrement et les tokens).
Les processus de sécurité Kubernetes surveillent régulièrement les clusters Kubernetes afin de détecter toute erreur de configuration, c’est-à-dire tout paramètre susceptible de faire peser des risques sur la sécurité et d’engendrer des vulnérabilités. Si, techniquement, Kubernetes peut être utilisé à n’importe quelle étape du parcours logiciel, il est principalement employé pour gérer le déploiement et la mise à l’échelle des applications conteneurisées.
Comme mentionné précédemment, les microservices peuvent également être utilisés pendant la phase de déploiement.
La dernière étape du processus SDLC consiste à fournir un support continu pour le logiciel. Cette étape peut impliquer la génération d’améliorations du programme, la correction de bogues et d’autres types d’améliorations des performances.
Les entreprises peuvent prendre diverses mesures de routine pour renforcer l’efficacité de leur politique de sécurité. La plupart d’entre elles consiste à associer bon sens et principes éprouvés de gestion des vulnérabilités :
De nombreuses mesures de sécurité des conteneurs restreignent l’accès d’une manière ou d’une autre. Par exemple, il convient d’accorder des droits aux conteneurs avec parcimonie, selon le principe du moindre privilège, qui consiste à ne leur donner que les autorisations dont ils ont besoin pour fonctionner. De la même manière, il est important de limiter les contrôles d’accès afin que seuls les utilisateurs autorisés puissent accéder aux images présentes dans les registres de conteneurs et les manipuler. Suivre les règles de contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) permet de garantir une identification correcte des utilisateurs et d’empêcher tout accès non autorisé. Enfin, il est impératif de s’assurer que les images de base pour conteneurs proviennent uniquement de sources approuvées. Il s’agit de vérifier les images de base avant leur mise en œuvre pour s’assurer qu’elles ont été correctement contrôlées et qu’elles proviennent de sources officiellement reconnues.
Pour limiter efficacement les vulnérabilités, les entreprises se doivent de réduire leur surface d’attaque en affinant les images de conteneur et en supprimant les services, processus et paquets inutiles. L’objectif est de réduire au minimum les vecteurs d’attaque susceptibles de cibler les images de conteneur.
Employez des outils de sécurité des conteneurs pour effectuer des analyses de vulnérabilité de routine de l’environnement des conteneurs. En outre, analysez les images à intervalles réguliers et mettez à jour les images des conteneurs régulièrement, ainsi que le moteur de conteneurs que vous utilisez, tel que Docker.
Les vulnérabilités peuvent survenir à tout moment. Il est donc recommandé de faire preuve de vigilance en sécurisant et en surveillant régulièrement l’exécution. Une vigilance s’impose également face aux problèmes de sécurité susceptibles de survenir sur le réseau. Le travail d’équipe permet de renforcer la sécurité. En effet, chacun au sein de l’entreprise doit y apporter sa contribution et rester concentré sur l’enjeu de plus en plus important qu’est la sécurité des conteneurs.
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