Qu’est-ce que la sécurité des conteneurs ?

Un groupe de personnes multiethniques regardant des écrans d’ordinateur

Auteurs

Phill Powell

Staff Writer

IBM Think

Ian Smalley

Staff Editor

IBM Think

Qu’est-ce que la sécurité des conteneurs ?

La sécurité des conteneurs consiste à protéger les applications conteneurisées, ainsi que l’infrastructure sous-jacente, tout au long du cycle de développement logiciel, de la conception à l’exécution en passant par le déploiement.

La sécurité des conteneurs vise à renforcer les mesures de protection et à réduire les risques.

Commençons par préciser ce dont nous parlons, car le terme « sécurité des conteneurs » peut avoir plusieurs sens. Les conteneurs sont des unités logicielles autonomes qui regroupent le code d’une application avec toutes les bibliothèques et dépendances nécessaires. Ils permettent au code de s’exécuter dans n’importe quel environnement informatique, y compris les ordinateurs de bureau, les infrastructures informatiques traditionnelles et cloud. Les défis de sécurité précédemment décrits se focalisent sur les conteneurs qui stockent et protègent les données.

Aujourd’hui, les données sont l’élément vital du commerce et de la communication. Sans elles, notre monde serait à l’arrêt, c’est pourquoi elles doivent être protégées à tout prix. La duperie et les crimes sont encore des aspects permanents de la condition humaine. Le cybercriminel d’aujourd’hui a les mêmes motivations que le voleur d’hier, à une différence près : il dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour exploiter les failles de sécurité.

Design 3D de balles roulant sur une piste

Les dernières actualités et informations en matière d’IA 


La newsletter hebdomadaire Think vous apporte toute l’actualité sur l’IA, le cloud et bien d’autres sujets. 

Le rôle clé des applications

Pour protéger efficacement les données, il faut comprendre le fonctionnement des conteneurs, mais aussi celui des applications, car c’est ce que contiennent les conteneurs : des applications réalisant diverses actions sur les données d’une entreprise ou d’un particulier.

Combien d’applications ? Les chiffres sont difficiles à établir, mais en avril 2025, Google Play et l’App Store d’Apple proposaient chacun environ 2 millions d’applications distinctes. Que ces applications soient utilisées par une entreprise ou par un particulier, les vulnérabilités sont liées la plupart du temps au transfert de données entre l’utilisateur et l’application.

Il peut s’agir d’un particulier qui fournit ses coordonnées bancaires pour utiliser une application de jeu, ou encore d’une entreprise qui communique ses données sensibles et informations confidentielles à une application de comptabilité. Si ces informations sont volées (par le biais de logiciels malveillants ou d’autres types de cybermenaces), ou encore exposées, elles peuvent affecter sévèrement les relations publiques, entraîner une perte d’avantage concurrentiel ou encore des violations de sécurité. Cela peut même conduire au vol de millions, voire de milliards de dollars de données client.

Ainsi, à tous les niveaux, d’énormes quantités d’informations privées sont partagées avec et via des applications. Les enjeux sont considérables, et c’est pourquoi le maintien d’une posture de sécurité robuste des conteneurs est un élément indispensable de la cybersécurité.

Comment fonctionnent les conteneurs ?

Dans un contexte de développement de logiciels, les technologies de conteneurs contiennent tout ce qui est nécessaire à l’exécution des applications. Le conteneur regroupe le tout en une entité autonome, prête à l’emploi et capable d’être exécutée de manière cohérente sur différents types d’environnements. Tous les fichiers nécessaires à l’exécution de l’application se trouvent ici :

  • Code d’application : le code d’application comprend tous les fichiers exécutables de l’application, notamment le code source et le code binaire compilé.
  • Environnement d’exécution : l’environnement d’exécution du conteneur contient les cadres, les bibliothèques et les outils nécessaires pour exécuter le code de l’application.
  • Bibliothèques système : les bibliothèques système sont des ressources partagées qui offrent des fonctions telles que les bibliothèques graphiques, les bibliothèques de mise en réseau et le nœud de transport d’entrée/sortie des fichiers.
  • Outils système : chaque application nécessite des fonctionnalités et des outils bien spécifiques pour s’exécuter correctement.
  • Fichiers de configuration : les fichiers de configuration déterminent le comportement de l’application et les paramètres qui s’y appliquent.
  • Dépendances : les dépendances sont les cadres, composants et bibliothèques externes auxquels l’application doit pouvoir accéder pour fonctionner correctement.
  • Variables d’environnement : les environnements de développement, de test et de production peuvent être modifiés en fonction de l’activité d’exécution présentée par le conteneur. Les variables dans les environnements conteneurisés permettent de contrôler ces paramètres.
  • Noyau du système d'exploitation : les conteneurs n’ont pas besoin d’un système d’exploitation complet. Ils s’appuient sur un type de système d’exploitation virtualisé, qui exploite les fonctionnalités du noyau du système d’exploitation.
  • Paramètres de sécurité : ces paramètres permettent à l’utilisateur de personnaliser les mesures de sécurité en place pour régler des variables telles que les contrôles d’accès, les capacités et les limites de ressources.
OpenShift 

Découvrez comment les conteneurs opèrent dans le cloud avec OpenShift

Les conteneurs facilitent la création, l’exécution et le transfert d’applications dans différents environnements. Cette vidéo montre comment OpenShift on IBM Cloud aide les équipes à gérer efficacement les applications conteneurisées, rendant ainsi le développement cloud plus rapide et plus fiable.

Qu’est-ce qu’une image de conteneur ?

Une image de conteneur est un fichier statique et immuable qui contient du code exécutable et fonctionne de manière isolée sur l’infrastructure informatique. L’image de conteneur contient les composants nécessaires à la création de ce dernier dans un système d’exploitation. Les images de conteneur sont agrégées avec différentes couches et fonctionnent comme des templates.

Les images de conteneur représentent le format utilisé par défaut pour fournir des applications dans les environnements cloud natifs, et c’est là que la sécurité des conteneurs commence. L’image de base est essentielle pour garantir la sécurité, car elle sert de fondation à l’ensemble des images dérivées. La première mesure de sécurité des conteneurs consiste à utiliser des sources fiables. En effet, l’image doit provenir d’un fournisseur de confiance, être hébergée dans un registre fiable et comporter un code source accessible pour chaque composant.

Même si l’image de base est fiable, il est impératif d’assurer une gestion proactive des vulnérabilités tout au long du cycle de vie. Il convient de scanner régulièrement toutes les images de conteneur à l’aide d’un scanner d’images intégré au registre, ou fourni séparément. Il est également important d’identifier les images de conteneur non conformes aux politiques et aux bonnes pratiques, communément appelées « erreurs de configuration des conteneurs ».

Sécurité des conteneurs tout au long du cycle de développement logiciel

Le cycle de vie du développement logiciel (SDLC) régit les « saisons » de la vie d’un logiciel et son existence fonctionnelle. Les sept étapes décrites ici sont toutes nécessaires et doivent être effectuées dans l’ordre.

De nombreuses technologies clés sont associées à ces étapes de développement, et ces solutions (ainsi que les mesures de sécurité qu’elles offrent) sont également abordées lorsqu’elles doivent intervenir dans le cycle SDLC.

Planification

L’étape initiale consiste à définir tous les aspects du projet. Il s’agit tout d’abord de décrire la portée du projet, ainsi que ses objectifs et les ressources disponibles à cet effet. En outre, cette étape comprend généralement d’autres activités telles que l’analyse coûts-avantages, les études de faisabilité et la planification.

Au cours de la phase de planification, on conseille souvent d’évaluer deux technologies associées, car elles peuvent toutes deux être mises en œuvre à n’importe quelle étape du cycle SDLC :

  • Pipeline CI/CD : le pipeline d’intégration et de déploiement continus (CI/CD) est un workflow DevOps qui consiste à mettre en place des contrôles de sécurité automatisés pour accélérer et rationaliser les applications conteneurisées. Grâce à une surveillance de sécurité automatisée et continue, les problèmes sont signalés pour être résolus avant qu’ils ne s’aggravent. Le pipeline peut être davantage renforcé en mettant en œuvre l’approche shift-left, qui consiste à intégrer les mesures de sécurité plus tôt dans le processus DevOps. Associer conteneurs et pipeline CI/CD facilite l’intégration des pratiques de sécurité dans les workflows utilisés par les équipes DevSecOps.

Analyse des exigences

L’étape suivante consiste à approfondir les besoins du projet, en tenant compte des besoins des parties prenantes et des utilisateurs. Toutes les exigences qui s’appliquent au projet doivent être collectées, analysées et gérées.

Conception

À ce stade, le concepteur est généralement au centre de l’attention, car il est temps de canaliser toutes les informations recueillies sur les exigences dans une conception logicielle réalisable. Ce schéma directeur décrit l’architecture nécessaire, les structures de données requises et l’interface utilisateur à adopter.

Il existe quatre technologies associées qui devraient idéalement être prises en compte pendant la phase de conception, si elles doivent être utilisées à un moment donné.

  • Cloud : l’adoption généralisée des conteneurs est survenue en même temps que celle du cloud computing, tout aussi large. Les conteneurs sont aujourd’hui utilisés en grand nombre dans le cloud pour créer des applications cloud natives. La responsabilité de protéger les actifs cloud incombe aux fournisseurs de services cloud tels qu’IBM Cloud, Google Cloud, Microsoft Azure et Amazon Web Services (AWS). Sécuriser le cloud implique la mise en œuvre de mesures pour protéger les données, ainsi que l’infrastructure, et assurer la gestion des identités. Les workloads déplacées vers le cloud sont confrontées aux problèmes de sécurité classiques ; les référentiels d’images doivent être analysés régulièrement pour garantir leur viabilité, même s’ils sont stockés dans un environnement cloud. Idéalement, la mise en œuvre du cloud aura lieu dès la phase de conception SDLC, car elle a un impact significatif sur la planification de l’architecture et des ressources, deux éléments à aborder avant le début du développement.
  • Linux : Linux joue un rôle essentiel dans la sécurité des conteneurs. Cette plateforme open source fournit les éléments de base utilisés pour assurer la sécurité des conteneurs, ainsi que les fonctionnalités de sécurité nécessaires, comme les pare-feux. Les espaces de noms Linux sont des emplacements permettant d’isoler efficacement les conteneurs en cours d’exécution au sein de leur environnement, et de minimiser leur accès aux ressources, tout en assurant leur bon fonctionnement. Les conteneurs Linux tirent pleinement parti des capacités du noyau Linux, grâce à diverses méthodes pensées pour restreindre et isoler les workloads conteneurisées. C’est sous Linux que les détails clés du programme sont finalisés et que le codage proprement dit commence. Cela peut donc avoir lieu pendant la phase de conception ou ultérieurement, lors de la mise en œuvre.
  • Microservices : comme dans le cas de Linux, on fait appel aux conteneurs pour imposer une isolation à chaque microservice et lui attribuer son propre bac à sable, hors du système d’exploitation hôte et des autres services. Cela permet de réduire la surface d’attaque et d’améliorer ses capacités défensives, ainsi que l’évolutivité des conteneurs de microservice. À l’instar d’autres bonnes pratiques en matière de sécurité des conteneurs, les microservices appliquent le principe du moindre privilège. Selon ce dernier, le conteneur ne se voit accorder que les droits strictement nécessaires pour fonctionner correctement, sans toutefois dépasser sa capacité à accéder aux ressources ni empiéter sur les autres conteneurs. Idéalement, les microservices seront utilisés pendant la phase de conception, car c’est là que les applications monolithiques sont décomposées en microservices qui peuvent ensuite être déployés de manière indépendante. Cependant, dans certains cas, les microservices peuvent également être utilisés pendant la phase de déploiement.
  • Machines virtuelles : les machines virtuelles (VM) permettent de renforcer la sécurité des conteneurs en offrant une couche d’isolation supplémentaire. Les machines virtuelles ont leur propre système d’exploitation, ce qui réduit le risque de contamination lors des interactions entre conteneurs, car ils n’ont pas à contacter un système hôte pour obtenir des ressources. Les VMs affichent également une barrière de sécurité plus solide que les conteneurs à eux seuls, ce qui permet d’éviter qu’une violation de sécurité ne se propage dans le système de fichiers et qu’elle n’affecte les workflows en cours. L’utilisation de machines virtuelles doit intervenir pendant la phase de conception, car c’est là que l’architecture et la structure du système sont théorisées et planifiées.  

Développement

Une fois tout le travail de « préparation » accompli, il est enfin temps de créer le logiciel à l’aide des spécifications de conception fournies par le concepteur logiciel. Le développeur écrit le code, crée des interfaces de programmation des applications (API) et s’assure que les composants sont intégrés comme il se doit.

Si Linux est généralement utilisé pendant la phase de conception, il l’est également au cours du développement, car c’est là que l’on choisit l’architecture et la plateforme logicielles, et que le processus de codage logiciel commence.

Tests

La mise en place d’un système de tests adéquat garantit que le code créé fonctionne comme prévu et ne contient pas de bogues. Il est important d’automatiser les politiques qui signalent les versions présentant des problèmes de sécurité, en particulier lorsque de nouvelles vulnérabilités sont découvertes. La correction des conteneurs n’est pas aussi efficace que leur reconstruction. C’est pourquoi les tests de sécurité doivent inclure des politiques qui déclenchent des reconstructions automatisées. La phase de test peut inclure des tests d’intégration, unitaires et système.

Déploiement

Si toutes les étapes précédentes ont été franchies, il est temps de publier le logiciel et de le mettre à la disposition des utilisateurs. Le déploiement englobe toutes les tâches connexes nécessaires pour préparer la distribution à grande échelle du produit logiciel, notamment son empaquetage et sa configuration.

Kubernetes

Kubernetes permet d’assurer l’orchestration et la sécurité des conteneurs en proposant une plateforme open source automatisée pour protéger les applications conteneurisées. Les environnements Kubernetes proposent des fonctionnalités de sécurité telles que le contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC), c’est-à-dire les politiques réseau qui régissent la communication entre les pods (car qui dit Kubernetes dit conteneurs). Ils facilitent également la gestion des secrets (qui vise à sécuriser le stockage des données sensibles comme les mots de passe, les clés d’API, les clés de chiffrement et les tokens).

Les processus de sécurité Kubernetes surveillent régulièrement les clusters Kubernetes afin de détecter toute erreur de configuration, c’est-à-dire tout paramètre susceptible de faire peser des risques sur la sécurité et d’engendrer des vulnérabilités. Si, techniquement, Kubernetes peut être utilisé à n’importe quelle étape du parcours logiciel, il est principalement employé pour gérer le déploiement et la mise à l’échelle des applications conteneurisées.

Comme mentionné précédemment, les microservices peuvent également être utilisés pendant la phase de déploiement.

Maintenance

La dernière étape du processus SDLC consiste à fournir un support continu pour le logiciel. Cette étape peut impliquer la génération d’améliorations du programme, la correction de bogues et d’autres types d’améliorations des performances.

Bonnes pratiques en matière de sécurité des conteneurs

Les entreprises peuvent prendre diverses mesures de routine pour renforcer l’efficacité de leur politique de sécurité. La plupart d’entre elles consiste à associer bon sens et principes éprouvés de gestion des vulnérabilités :

Restreindre l’accès

De nombreuses mesures de sécurité des conteneurs restreignent l’accès d’une manière ou d’une autre. Par exemple, il convient d’accorder des droits aux conteneurs avec parcimonie, selon le principe du moindre privilège, qui consiste à ne leur donner que les autorisations dont ils ont besoin pour fonctionner. De la même manière, il est important de limiter les contrôles d’accès afin que seuls les utilisateurs autorisés puissent accéder aux images présentes dans les registres de conteneurs et les manipuler. Suivre les règles de contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) permet de garantir une identification correcte des utilisateurs et d’empêcher tout accès non autorisé. Enfin, il est impératif de s’assurer que les images de base pour conteneurs proviennent uniquement de sources approuvées. Il s’agit de vérifier les images de base avant leur mise en œuvre pour s’assurer qu’elles ont été correctement contrôlées et qu’elles proviennent de sources officiellement reconnues.

Réduire l’exposition

Pour limiter efficacement les vulnérabilités, les entreprises se doivent de réduire leur surface d’attaque en affinant les images de conteneur et en supprimant les services, processus et paquets inutiles. L’objectif est de réduire au minimum les vecteurs d’attaque susceptibles de cibler les images de conteneur.

Analyser régulièrement les vulnérabilités

Employez des outils de sécurité des conteneurs pour effectuer des analyses de vulnérabilité de routine de l’environnement des conteneurs. En outre, analysez les images à intervalles réguliers et mettez à jour les images des conteneurs régulièrement, ainsi que le moteur de conteneurs que vous utilisez, tel que Docker.

Restez sur la défensive

Les vulnérabilités peuvent survenir à tout moment. Il est donc recommandé de faire preuve de vigilance en sécurisant et en surveillant régulièrement l’exécution. Une vigilance s’impose également face aux problèmes de sécurité susceptibles de survenir sur le réseau. Le travail d’équipe permet de renforcer la sécurité. En effet, chacun au sein de l’entreprise doit y apporter sa contribution et rester concentré sur l’enjeu de plus en plus important qu’est la sécurité des conteneurs.

Solutions connexes
IBM Red Hat OpenShift

Red Hat OpenShift on IBM Cloud est une plateforme de conteneurs OpenShift entièrement gérée.

Découvrir Red Hat OpenShift
Solutions de conteneurs

Les solutions de conteneurs exécutent et étendent les workloads conteneurisés avec sécurité, innovation open source et déploiement rapide.

Découvrir les conteneurs
Services de conseil cloud 

Déverrouillez de nouvelles fonctionnalités et stimulez l’agilité de votre entreprise grâce aux services de conseil d’IBM Cloud. Découvrez comment co-créer des solutions, accélérer la transformation numérique et optimiser les performances grâce à des stratégies de cloud hybride et à des partenariats d’experts.

Services cloud
Passez à l’étape suivante

Modernisez votre infrastructure grâce aux solutions de conteneurs IBM. Exécutez, mettez à l’échelle et gérez des workloads conteneurisés dans tous les environnements avec flexibilité, sécurité et efficacité en utilisant la plateforme complète de conteneurs d’IBM.

Découvrir les solutions de conteneurs Créer votre compte IBM Cloud gratuit