Les microservices sont susceptibles d’être au moins aussi populaires auprès des dirigeants et des chefs de projet que des développeurs. Il s’agit de l’une des caractéristiques les plus inhabituelles des microservices, car l’enthousiasme pour l’architecture est généralement réservé aux équipes de développement de logiciels. En effet, les microservices reflètent mieux la façon dont de nombreux chefs d’entreprise souhaitent structurer et gérer leurs équipes et leurs processus de développement.
En d’autres termes, les microservices sont un modèle architectural qui facilite mieux le modèle opérationnel souhaité. Dans une enquête IBM réalisée en 2021 auprès de plus de 1 200 développeurs et responsables informatiques, 87 % des utilisateurs de microservices ont reconnu que l’adoption des microservices justifiait les dépenses et les efforts consentis.
Voici quelques-uns des avantages des microservices pour les entreprises :
Un déploiement indépendant
La caractéristique la plus importante des microservices est peut-être le fait que, les services étant plus petits et pouvant être déployés de manière indépendante, les implications légales pour modifier une ligne de code ou ajouter une nouvelle fonctionnalité à l’application sont désormais bien moindres.
Les microservices promettent aux organisations un antidote contre les frustrations associées aux petits changements qui prennent énormément de temps. Personne n’a besoin d’un doctorat en informatique pour comprendre la valeur d’une approche qui facilite la vitesse et l’agilité.
Mais la rapidité n’est pas le seul atout de cette conception des services. Un modèle organisationnel émergent courant consiste à réunir des équipes transversales autour d’un enjeu commercial, d’un service ou d’un produit. Le modèle des microservices s’inscrit parfaitement dans cette tendance, car il permet à une organisation de créer de petites équipes transversales autour d’un service ou d’un ensemble de services et de les faire fonctionner de manière agile.
Le couplage lâche des microservices permet également d’isoler les pannes dans les applications et de rendre ces dernières plus résilientes. Enfin, la petite taille des services, combinée à leurs limites et à leurs modèles de communication clairement définis, permet aux nouveaux membres de l’équipe de comprendre plus facilement la base de code et d’y contribuer rapidement, ce qui constitue un avantage évident pour l’efficacité et le moral des employés.
L’outil idéal pour chaque tâche
Dans les modèles d’architecture traditionnels à x niveaux, une application partage généralement une pile commune, avec une grande base de données relationnelle qui prend en charge l’ensemble de l’application. Cette approche présente plusieurs inconvénients évidents, dont le plus important est que chaque composant d’une application doit partager une pile, un modèle de données et une base de données communs, même s’il existe un outil manifestement plus adapté pour certains éléments. Cela crée une mauvaise architecture et contrarie les développeurs qui savent qu’il existe un moyen meilleur et plus efficace de créer ces composants.
En revanche, dans un modèle de microservices, les composants sont déployés indépendamment et communiquent par une combinaison de REST, de transmission d’événements en continu et de courtiers de messages. Il est donc possible d’optimiser la pile de chaque service individuel pour ce service. La technologie évolue en permanence, et il est beaucoup plus facile et moins coûteux de faire évoluer une application composée de plusieurs petits services en y incorporant la technologie souhaitée à mesure que celle-ci devient disponible.
Une mise à l’échelle précise
Avec les microservices, les services individuels peuvent être déployés individuellement, mais ils peuvent également être mis à l’échelle individuellement. L’avantage qui en résulte est évident : bien mis en œuvre, les microservices nécessitent moins d’infrastructure que les applications monolithiques, car ils permettent une montée en charge précise des seuls composants qui en ont besoin, au lieu de l’ensemble de l’application dans le cas d’applications monolithiques.
Les microservices présentent également des défis :
Les avantages considérables des microservices s’accompagnent de défis importants. Passer d’un système monolithique à des microservices signifie une gestion beaucoup plus complexe : beaucoup plus de services, créés par beaucoup plus d’équipes, déployés dans beaucoup plus d’endroits. Les problèmes d’un service peuvent provoquer ou être provoqués par des problèmes dans d’autres services. Utilisées pour la surveillance et la résolution des problèmes, les données de journalisation sont plus volumineuses et peuvent être incohérentes d’un service à l’autre. Les nouvelles versions peuvent entraîner des problèmes de rétrocompatibilité. Les applications exigent davantage de connexions réseau, ce qui multiplie les risques de latence et de difficultés de connectivité. Une approche DevOps peut résoudre bon nombre de ces problèmes, mais son adoption comporte ses propres défis.
Néanmoins, ces obstacles n’empêchent pas les novices d’adopter les microservices, ni les utilisateurs actuels de renforcer leur engagement en la matière. Les données de l’enquête IBM mentionnée ci-dessus révèlent que 56 % des non-utilisateurs actuels sont susceptibles ou très susceptibles d’adopter les microservices au cours des deux prochaines années, et que 78 % des utilisateurs actuels augmenteront probablement le temps, l’argent et les efforts investis dans les microservices.