S’il veut être le chef de file de l’informatique quantique, le Canada doit se montrer audacieux

L’informatique quantique a le potentiel nécessaire pour résoudre nos problèmes les plus complexes, ceux dont même les superordinateurs les plus puissants de la planète ne peuvent pas venir à bout. Pour un nombre croissant d’entreprises, de chercheurs et de gouvernements canadiens, la maîtrise de l’informatique quantique est en train de devenir une nécessité, alors que cette technologie dépasse le stade de la science de laboratoire pour s’appliquer au monde réel. Même si le Canada est dans une excellente position en tant que leader de la recherche quantique puisqu’il est classé au cinquième rang au sein du G7 et au premier par habitant, la concurrence mondiale s’intensifie dans le but d’exploiter ce segment en plein essor.

Afin de renforcer le leadership du Canada sur le plan des technologies quantiques, le gouvernement fédéral a récemment annoncé dans le budget de 2021 un engagement de financement d’un montant de 360 millions de dollars en vue de l’élaboration d’une stratégie quantique nationale. Cependant, pour pouvoir poursuivre sur cette lancée, il est essentiel que les parties prenantes au sein de l’industrie, du milieu universitaire et du gouvernement accentuent leur collaboration et permettent un meilleur accès aux technologies quantiques de pointe, étendent la formation et le développement des compétences nécessaires et utilisent ces technologies dans les secteurs d’activités les plus prometteurs.

Il est certain que le gouvernement a un rôle à jouer en réunissant les leaders de l’informatique quantique dans le but de créer un échange unique d’idées et de ressources. En tant que chef de file mondial de l’informatique quantique, IBM participe activement à la recherche et au développement d’activités commerciales dans les domaines de la photonique, des matériaux et des communications quantiques. À ce titre, l’entreprise publie un livre blanc devant servir de guide de référence pour toutes les parties prenantes dans l’écosystème quantique canadien. Nous l’offrons afin d’alimenter la discussion car toutes ces parties contribuent à la création d’une stratégie quantique nationale.

«La technologie quantique est aujourd’hui à la fine pointe de la science et de l’innovation, avec un énorme potentiel en matière de commercialisation. Ce nouveau créneau transformera la façon dont nous développons et concevons tous les produits, des médicaments qui sauvent des vies aux batteries de la prochaine génération, et les scientifiques et les entrepreneurs canadiens sont bien placés pour tirer parti de ces opportunités. Mais ils ont besoin d’investissements pour être compétitifs sur ce marché mondial en pleine expansion.» Source : le budget de 2021.                         

La masse critique d’expertise du Canada fait de ce pays un centre névralgique de la recherche et du développement en ce qui concerne l’informatique quantique, l’intelligence artificielle et d’autres technologies émergentes. Mais il nous faudra former, attirer et retenir un nombre beaucoup plus élevé de travailleurs qualifiés compétents dans le domaine quantique au cours des prochaines années si nous voulons répondre à la demande. Dans une analyse économique réalisée en 2017 pour le Conseil national de recherches Canada, il a été estimé que d’ici 2030, le secteur national des technologies quantiques pourrait valoir 8,2 milliards de dollars et avoir besoin de 16 000 personnes. D’ici 2040, période au cours de laquelle on s’attend à ce que le taux d’adoption des technologies quantiques atteigne 50 %, cette industrie pourrait devenir un secteur d’activité d’une valeur de 142,4 milliards de dollars, et créer 229 000 emplois.

«La technologie quantique et l’intelligence artificielle sont des éléments clés du plan de notre gouvernement visant à rendre notre économie post-pandémie plus forte que jamais.»

– L’honorable François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie Source : un communiqué de presse du 11 mars 2021.

IBM prépare les Canadiens à cette augmentation. En juin 2020, nous avons lancé en partenariat avec l’Université de Sherbrooke le premier Espace IBM Q au Canada, lequel offre aux entreprises et aux chercheurs un accès en nuage à nos ordinateurs quantiques et permet la formation si indispensable en matière de systèmes quantiques pour les chercheurs, les informaticiens et les autres membres du personnel hautement qualifiés à l’échelle nationale. Ensemble, 11 entreprises canadiennes en démarrage et un nombre en constante augmentation d’acteurs de l’industrie étudient activement avec nous la façon dont l’informatique quantique peut révolutionner des secteurs tels que la finance, les sciences de la vie et l’intelligence artificielle, pour ne citer que ceux-là.

Mais malgré l’engagement de notre entreprise à faire avancer la technologie quantique au Canada, nous savons que le succès dépendra d’une forte collaboration intersectorielle et avec le gouvernement, ainsi que d’un investissement continu dans les technologies, la formation et le talent optimisés pour l’informatique quantique. En permettant aux entreprises et aux chercheurs canadiens d’accéder à des ordinateurs de classe mondiale et en apportant le savoir-faire et la formation nécessaires pour conforter le leadership mondial du Canada, nous pouvons obtenir ensemble un avantage quantique qui bénéficiera à tous.

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Claude Guay
Président et directeur général d’IBM Canada

Twitter: https://twitter.com/ClaudeGuay
LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/claudeguay/